« Le club sait rendre aux gens qui s’engagent »

Nathalie Villechenaud, 48 ans, professeur d’EPS, a découvert l’aviron à l’âge de 15 ans. Trois titres de championne de France et une médaille d’argent plus tard, elle quitte le monde de l’aviron pour se consacrer à ses études. Après avoir repris les rames plusieurs années plus tard, Nathalie est aujourd’hui championne de France Indoor dans la catégorie Poids Léger 40-49 ans. Rencontre.

Qu’est-ce qui t’a donné envie de revenir au Sport Nautique de Bergerac ?

Une fois enseignante, je suis retournée à ma première passion qui était le volley-ball. J’ai pratiqué ce sport jusqu’à ce que je me blesse aux genoux, à l’âge de 35 ans. De l’arthrose m’empêchant de sauter, courir… Seuls les sports portés, le vélo et la natation me sont autorisés. Du coup, j’ai repris l’aviron en loisir pour m’entretenir, retrouver le plaisir de ramer et de fréquenter ce club tant aimé.

Qu’est-ce que tu aimais tant dans ce club ?

Ce club est fantastique. On y croise des champions du monde et des ex champions qui sont toujours là, très impliqués dans la vie du club. C’est une grosse machine dirigée depuis tant d’année par des personnalités hors du commun comme son président Jean Rousseaux. Tout le monde a envie de donner pour ce club, les loisirs prennent du plaisir en bateau mais ils sont aussi très engagés dans le bénévolat. Tout le monde fait le maximum pour que ce club continue à fonctionner au mieux. Et ça c’est remarquable. L’esprit de ce club est si particulier, un mélange de rigueur et de générosité. Pour réussir en aviron, il faut beaucoup s’engager, beaucoup s’entraîner, il ne faut pas faire semblant, il faut être à fond. J’aime cet engagement total. Mais le club sait rendre aux gens qui s’engagent. On reçoit beaucoup en retour aussi, en plaisir, en joie, en gentillesse. C’est un plaisir de voir le club réussir à perpétuer cet esprit de générations en générations.

Qu’est-ce qui te plait tant dans la compétition ?

Il y a trois ans j’ai commencé à m’entraîner sérieusement pour relever le défi de participer au championnat de France d’aviron indoor dans ma catégorie des 40-49 ans. Plus je me suis entraînée, plus j’en ai tiré des bénéfices au niveau santé et bien-être. Et puis, l’ergomètre ne m’a pas suffi, je suis remontée dans des bateaux en compétition parce que je tenais encore mon rang malgré mon âge et que je n’étais pas encore trop ridicule. Quel plaisir de vivre encore ces courses de l’intérieur, dans un skiff ou dans un huit avec des coéquipiers que j’ai eu pour la plupart comme élèves au lycée. Malgré la différence d’âge avec eux, je me sens bien et pas tellement en décalage car dans un bateau ce qui compte c’est d’être là pour donner son maximum. Et ce jeu-là, je l’aime encore beaucoup. Je prends tout ce qu’il m’est encore possible de prendre car forcément cela ne durera pas éternellement.  

Quel message souhaiterais-tu faire passer aux plus jeunes ?

Les jeunes dragons ont beaucoup de chance d’avoir rencontré ce club. Ils vivent les conditions idéales pour progresser et pratiquer un jour ce sport à un haut-niveau. Vivre cela marque une vie d’une manière tellement positive et même si tous ne seront pas médaillés au championnat de France, tout faire pour y arriver est un challenge qu’il faut tenter. Tous en sortiront grandis.